26 mai 2020 / Jour 1 / Béné
Départ de St Martin, Anse Marcel, à 9h
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Magnifique journée ! Le moral de l'équipage est excellent, le bateau file au bon plein.
Nous lançons la campagne présidentielle "Président de la transat" (merci Astrapi !).
Chacun prépare une affiche de campagne, même Théophile pour les "élis de maire" (comprenez "élections présidentielles") Apres le dîner premier meeting en dégustant un gâteau à la noix de coco. Chacun fait un discours présentant son programme, Jérôme arrive à galvaniser son public avec un clapping d'anthologie !
Calixte anime la soirée (il est le seul à ne pas se présenter) et chacun doit répondre à 3 questions piochées au hasard ("Que pensez-vous de l'argent de poche ?"...)
Quelques exemples :
Programme de Joseph : - lire chaque jour un chapitre de Oui-oui a Théophile - raconter tous les jours des histoires lues dans les nuages - chamallows à volonté - pop corn Programme de Theophile : - chaque mission (= service) une récompense - arrivés à Horta papa redevient le chef
Grosse ambiance et beaucoup de rires avant la nuit. Nous reprenons le rythme de nos quarts, Calixte prend le premier, jusque 21h. Il ira ensuite chercher Baptiste, qui veillera jusque minuit. Puis Jérôme tiendra le bateau entre minuit et 3h, et je finirai la nuit. 15 noeuds de vent, on file... vers l'Europe !
30 mai 2020 / Jour 5 / Béné
Journée de pétole, le moteur est allumé depuis mon quart, à 4h du matin. On a rangé les voiles pour 48h, on sait qu'on traverse une zone sans vent avant d'aller toucher des dépressions plus au Nord et espérer avoir le juste vent pour naviguer plein ouest jusqu'aux Açores. Il fait beau, il n'y a pas de vent, une petite houle fait balancer SPICA d'un côté sur l'autre. Nous pouvons envisager un baignade aujourd'hui.... en récompense de la corvée du jour : accepter de se voir badigeonner d'huile et de passer -sans raler- une heure sous les mains de maman ♥️. En effet nos amis de St Barth nous ont laissé quelques passagers clandestins... Je pense à mes copines de Meudon et à leur combat acharné contre ces petites bêtes ! Calixte est le plus gaté et il aura même le droit à la tondeuse ! il est d'accord pour avoir un style du tonnerre. il passera le reste de la journee à se passer la main sur le crâne, à caresser son paillasson... rassurez vous pas de boule à zéro, j'ai trop peur des coups de soleil !! Il a même gardé une mèche devant et n'a pas quitté son sourire !
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Bref vous l'aurez compris les pous ça occupe, Joseph insiste pour en récupérer un vivant et l'étudier dans sa boite d'observation des insectes... je tiens bon et ils finissent tous à l'eau !
Tous sur la jupe arriere, ils en profitent pour changer l'appât de la ligne de pêche qui n'a pour le moment remonté que des sargasses. Pendant le déjeuner nous sommes doublés par un énorme cargo avec qui nous échangeons quelques mots par VHF. Nous n'avons vu personne depuis notre départ, seulement aperçu deux ou trois cargos sur l'AIS (une sorte de radar qui capte jusqu'à 70 mn). C'est impressionnant, il passe à 0,8 mn de nous (soit plus d'un kilomètre !) et il nous semble qu'il est à côté de nous... Il va au Portugal. Nous sommes sur la bonne route !! Que transporte-il ? Les enfants se demandent si ce ne sont pas des voiliers qui rentrent en cargo... nous pouvons compter des centaines de containers.
L'après-midi nous coupons le moteur, le bateau s'immobilise en se dandinant sur les vagues. Et c'est le grand bain ! Par 6000m de fond. Jérôme promet une Ferrari à qui lui rapportera du sable. Les enfants enchaînent les sauts depuis le côté du bateau ; on fait quelques brasses sans s'éloigner à plus de 3m, c'est quand même impressionnant !
Shampoing et douche pour tout le monde, quel bonheur !
Après une heure et demie (DEJA ??) il est temps de repartir, les Açores sont encore à 1800 miles nautiques !
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31 mai 2020 / Jour 6 / Béné
3h00 : Une odeur de pain me chatouille les narines. Dans ma cabine je suis à côté du moteur, caché derriere une cloison en bois. J'ai l'impression d'être dans le moteur en fait. Son ronronnement pas très discret m'empêche de dormir. Il dégage une chaleur un peu too much à ces latitudes... Dans un demi sommeil j'ai l'impression qu'il fait de la musique. J'entends vraiment une chanson. Ça me réveille, je tends l'oreille, Jérôme écoute-t-il de la musique sur hauts parleurs ? Non, mes oreilles me jouent des tours...
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Je sens une lumière rouge sur mon visage. Jérôme vient me dire que c'est l'heure, sa lampe frontale sur le front.* Ohhhh. Déjà le début de la journée... Je m'habille et on s'échange les consignes pour le quart. "Sortir le pain du four dans 15mn. Un cargo sur l'AIS croise au loin. Nous sommes toujours sous pilote automatique, pas de vent, rien à faire pour la navigation. La nuit est belle." J'enfile mon gilet et je sors sous un ciel étoilé.
Étoilé.
C'est presque ridicule de le résumer à ces 6 lettres. C'est l'immensité, la splendeur, l'infiniment grand en un coup d'oeil. La voie lactée, qui n'est pas dans le même sens qu'en Bretagne. La grande ourse très basse sur l'horizon au nord. Un satellite passe rapidement. Des milliers d'étoiles. Une météorite file en laissant un trait de lumiere derriere elle. Et un grand flash. Ah. Je baisse mon regard jusqu'à l'horizon ; c'est le noir complet. J'aperçois un éclair. Je suis toujours un peu tendue par ces zébrures au loin. Tous les soirs depuis le départ de St Martin, nous voyons des orages autour de nous. Nous ne les entendons jamais, ils sont certainement à des dizaines de kilomètres. Pourquoi ne sont-ils jamais au dessus de notre mat ?
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La lune est couchée depuis longtemps, elle éclaire le quart de Baptiste. Elle est à moitié pleine en ce moment et complètement posée à l'horizontale ! Autour du bateau l'eau est noire, je ne suis pas capable de distinguer les vagues. Quelques points lumineux de plancton fluorescent viennent piquer la vague laissée par notre étrave. Au bout d'une demi-heure bien calée sur mon coussin et sous ma couverture j'ai compté 4 éclairs, un éclat lumineux dans le ciel (une etoiles filante qui s'est loupée ?), deux satellites et 3 étoiles filantes. J'ai sorti le pain du four, fait quelques exercices d'assouplissement -toujours allongée, il n'est que trois heures du matin quand même-, mangé un Sundy en pensant à Joseph et Théophile à qui il faudrait que j'en laisse. (les barres de céréales sont réservées aux équipiers de quarts de nuit, il y a une mutinerie pour que les mini mousses y aient droit pour leurs quarts de jour) Mon téléphone sonne pour un tour de veille. Il est quatre heures. Je vois encore les étoiles. Je relève la tête et déjà l'horizon s'éclaircit à l'est. Devant moi j'admire les lumières de l'aube, toute timide (il n'est que 4 heures !). J'essaye de prendre une photo dans la nuit noire pour vous partager ce moment magique. Le ciel change toutes les minutes !
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Devant le bateau, vers le nord, j'apercois l'ombre de montagnes. Ce sont des nuages très bas éclairé par la lumière naissant derrière l'horizon. Je vois la mer, d'huile. Le temps de taper cet article et il est 5h, le soleil se lève. Dans une heure, Théophile va commencer à jouer en silence dans la cabine avant. Dans une heure et demie j'irai réveiller Jérôme et me coucher pour essayer de dormir une heure et demie avant de démarrer la journée. Jérôme, qui a des nuits plus hachées que moi fera une sieste le matin, et une l'après-midi. Les enfants vivront leur transat tranquillement, le matin à jouer dehors et à se raconter des histoires avec les petits bateaux en plastique que nous trainons derrière nous depuis des années. L'après-midi après la vaisselle ils regarderont un dessin animé (en ce moment le Tour du Monde en 80 jours offert par Granny et Opa !) et auront droit à un Mi-Choco. Pendant que ses grands freres seront absorbés par leur liseuse (Les Rois Maudits, Les Langelot, Gardiens des Cités Perdues ou le Club de Cinq), Théophile passera une bonne heure seul avec moi, pour lire un livre ou faire un jeu.
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Je compte les jours. J'espère que nous serons arrivés pour l'anniversaire de Baptiste le 20 juin. Les nouvelles des Açores transmises par nos amis les Ia Orana sont plutôt encourageantes : quatorzaine possible avant de pouvoir débarquer, tests ??? On verra. Je compte les jours. On est bien là, la pétole est reposante finalement. on sera contents d'avoir du vent car on ne pourra pas faire du moteur pendant 20 jours ! Du vent, mais pas trop. On verra.
Je viens de voir un poisson volant que j'ai pris pour une libellule. Ca me semblait bizarre aussi, une libellule par ici. J'ai compris quand il a disparu dans l'eau. Nous avons été accompagné hier pendant une heure par un Pétrel appelé Gilbert qui nous a suivi en faisant des amerissages et des décollages dignes d'Orville dans Bernard et Bianca. Nous n'avons vu aucun dauphin, aucune baleine pour le moment. rien pêché non plus. On verra.
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On ne choisit pas grand chose finalement, à part la destination. C'est ça le lâcher prise ? Je ne crois pas. Dans cette incertitude, on a des multitudes de prises auxquelles se raccrocher pour avancer.. Comment a-t-on envie de vivre ce qui nous arrive ? J'ai "prise" sur des tas de choses en fait. Je choisis de sourire, de chanter, de rendre grâce pour la Création, pour le spectacle quotidien de mes enfants qui grandissent. Oh lala attention ce post est en train de virer en article de développement personnel ou d'auto-coaching ! Je vais aller dormir un peu !
Et puis aujourd'hui c'est la fête des mères, je dois être en forme...
* Nous utilisons la lumière rouge la nuit pour faire comme dans les sous-marins. Ça nous donne l'impression d'être des James Bond. Ou bien c'est parce qu'elle est moins éblouissante et qu'elle nous permet de scruter tour à tour l'obscurité, nos écrans et l'intérieur du bateau.
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8 juin / Jour 14 / Quart de nuit / Jérôme
Mardi 9 juin, 11h30, je peux enfin aller m’allonger après une nuit chaotique, j’essaye de me remémorer la chronologie… La nuit tombe vers 19h30 et comme d’habitude, Calixte veille dans le cockpit pendant que je reste pas loin. Je couche les 2 plus jeunes et je range le bateau pour la nuit. Baptiste et Béne commencent leurs nuits. Nous naviguons à 1 000 milles des Açores et nous sommes au près, c’est à dire que le vent vient de notre avant avec un angle de 45°environ. A cette allure, le bateau est bien gité et navigue face aux vagues. 20h50 : Calixte repère un gros nuage sombre dans le ciel étoilé. Il y a souvent une accélération du vent sous ces nuages. Ça ne manque pas, en quelques secondes le vent passe de 12 à 28 nœuds et il pleut très fort. On roule du génois et on abat le temps de laisser passer le grain. Calixte réalise parfaitement les manœuvres et a même le temps de me passer ma veste de quart avant que je ne sois trempé. 21h45 : Le grain est passé, Baptiste prend son quart. Le vent est retombé à 15-17 noeuds, on garde la grand voile en grand et on redéroule un peu le génois. Avant d’aller me coucher, je donne les consignes à Baptiste "Cap au 45°", "si le vent monte, tu peux choquer le chariot et si besoin tu m’appelles pour prendre un ris". 23h : Je sens une main sur ma joue "Papa, il y a un gros grain sur tribord, il faudrait réduire les voiles". Je m’arrache à mon lit et je m’équipe pour sortir. Le vent est effectivement monté. Avec Baptiste, on roule du génois et on prend un ris. Une barre nuageuse menaçante est toujours à notre vent et laisse supposer que le quart ne sera pas de tout repos... 23h45 : J’envoie Baptiste se coucher, mon quart ne commence normalement qu’à minuit mais inutile de se recoucher pour 15’… 1h : Le vent monte, je roule encore du génois. Je guette la 1h30 : Le vent continue de monter, je réveille Béné pour prendre un second ris dans la grand’voile. A nouveau, le vent souffle à 30 nœuds. 2h : Le vent est complètement retombé ! Avec ses voiles réduites et les vagues levées par le grain, le bateau est balloté. Pour retrouver un peu de confort pour ceux qui dorment, je redéroule le génois… 2h45 : Le vent revient et le bateau navigue à 7 nœuds. Par précaution, je roule un peu de génois, on sera un peu sous toilé, mais ça nous permettra d’avoir une fin de nuit sans trop de manœuvre... Je crois que j’ai eu mon quota pour la nuit et nous ne sommes pas en régate ! 3h10 : Je réveille Béné pour son quart. "Donne-moi 30 stp". Ce matin j’ai eu droit à une grasse matinée, alors c’est de bonne grâce que je lui laisse ce répit. 3h45 : Changement de quart 5h30 : La mer s’est levée. Le bateau tape fort dans les vagues et se vautre. Je ne sais pas comment les enfants dorment dans la cabine avant avec ce boucan. Je me lève pour voir Béné. Le génois est déjà suffisamment roulé, au-delà il ne ressemble plus à un génois. On décide donc de le rouler complètement et de hisser le solent. Béné me taquine, "Je sais ce que tu vas dire : "J’adore cette voile ! " ". Effectivement, une fois hissée, elle nous permet de moins nous vautrer mais de garder suffisamment de puissance pour passer dans les vagues. J’adore cette voile ! 6h : La manœuvre terminée, Béné va se coucher. Je prends la barre pour essayer de passer les vagues au mieux et rétablir un minimum de confort à bord. 9h : 20 nœuds de vent, toujours au près. Un peu plus tôt jai pris le petit dej’ avec Joseph qui est levé. Des tartines au caramel au beurre salé et un bon café, c’est exactement le petit dej’ dont j’avais besoin. J’en profite pour regarder le routage. Il reste 8 à 9 jours au près serré avec un vent sensiblement à celui du jour ou un peu plus... Je n’ai pas trop le courage. Ça risque d’être long et fatiguant. L’équipage, comme moi, va tirer la langue... 10h : Je relance des routages sur ma tablette en faisant un peu varier les paramètres de remontée au vent, de moteur. Une route alternative apparait, plus longue mais sensiblement plus rapide et surtout avec un vent de travers, beaucoup plus confortable. Les simulations étant faites avec des fichiers météo de la veille, je relance une demande de fichiers via téléphone satellite qui me confirme que la route alternative est possible. Alléluia ! On en discute avec Béné et la décision est prise, on contournera l’anticyclone par l’ouest. On change un peu la direction de SPICA, les mouvements sont plus doux et le bateau accélère sensiblement, ça glisse… Le moral est remonté en flèche et je vais me coucher rincé mais d’excellente humeur…
Heureusement les autres nuits connaissent moins de rebondissements et l’organisation des quarts mise en place depuis l’Espagne sur SPICA permet à chacun d’avoir un temps de sommeil raisonnable et d’enchainer les 20 à 25 nuits de cette transat retour. L’homme (ou la femme) de quart est d’ailleurs souvent récompensé par une belle nuit étoilée ou avec une lune qui éclaire si fort qu’on se croirait en plein jour. Après tout, la spécificité de cette traversée retour est justement de devoir guetter le vent qui est changeant en direction et en force, par rapport aux vents constants de l’aller. Finalement, malgré le manque de sommeil, ces moments un peu exceptionnels nous manqueront sans doute à notre retour sur terre…
Samedi 14 juin : coucher de soleil et dauphins
Dimanche 14 juin / Jour 21 / Béné
Cela fait 3 jours que nous sommes au près serré, dans une mer hachée et très irrégulière ! Avec 20 noeuds de vent dans le nez, la navigation est un vrai sport de combat avec les vagues. Le bateau est incliné, vers tribord ce qui est la première fois depuis le début du voyage où nous avions toujours été "tribord amure". Ça paraît bête mais nous avions pris nos habitudes penchés de l'autre côté, pour cuisiner, se caler pour dormir... et le changement d'amure me perturbe beaucoup ; allongée dans ma cabine je n'entends pas du tout les mêmes bruits, et j'ai l'impression que chaque vague vient s'acharner sur la coque pour la disloquer. Le bateau s'élance à l'assaut des vagues et retombe bruyamment sur l'eau qui semble devenir du béton. Et parfois entre deux vagues plus hautes que d'autres, le bateau semble s'arrêter et perdre toute sa vitesse...
A cette allure-là, l'effort sur le bateau est permanent. Le bruit... A l'intérieur les boiseries craquent de partout, les vagues qui s'éclatent sur la coque font vibrer le bateau, les portes de placard ou les bocaux mal calés se cognent à chaque vague... Dehors le vent rugit et il n'y a pas beaucoup d'endroits vraiment abrité... Les grincements de la baume, de l'écoute de génois qui se tend, une voile qui claque. Le bruit des vagues, la vague qui déferle sous le vent du bateau et celle qui arrive au vent...
Je ne sais même plus depuis combien de jours nous sommes partis, finalement ça n'a plus aucune importance. Nous nous avançons doucement vers Horta, Açores, contre l'avis des vagues et du vent ! Ce qui est impressionnant c'est que notre route, dans les mêmes conditions de mer et de vent, si nous l'inclinons de 30°, devient une promenade de santé : la mer a un aspect presque lisse, nous nous laissons porter par les vagues et le vent semble bien moins fort. Le pilote automatique a du mal à gérer la course de slalom entre les vagues, nous passons donc nos journées à le relayer à la barre, harnachés dans nos cirés. Nous ne voudrions pas qu'il nous lâche et qu'on soit obligés de barrer H24, nous le ménageons un peu ! Et puis nous arrivons mieux que lui à négocier les sauts d'obstacles. Le vent nous fouette le visage et nous sommes éclaboussés par les embruns. Les enfants sont installés à l'intérieur et ne mettent le nez dehors que pour voir les dauphins ou pour prendre les repas ! Ils ont la banane, ils ne s'ennuient pas, ils bouquinent, dessinent ou jouent avec leurs doudous ou leurs légos...
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Je commence à sentir la fatigue, les nuits sont moins bonnes, et les journées passées à barrer sont plus fatigantes. Il n'y a aucune tension ni aucun stress, nous avons volontairement ralenti vendredi pour laisser passer des vents forts devant nous. Le bateau est bien équilibré et se barre bien, nous avons confiance. Juste de la fatigue. Nous échangeons beaucoup de mails avec nos amis en mer devant ou derriere nous ; chacun raconte ses aventures, ses records de pêche ou ses infos sur les Acores... Aux dernières nouvelles, nous devrions pouvoir débarquer aux Acores après nous être soumis à un test... Il va falloir compter au moins 4 jours entre notre arrivée et notre premier pas à terre... Arriverons-nous le 18, le 19, le 20 ? Ça paraît tellement ridicule d'avancer vent debout... Les Açores c'est tout droit !
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17 juin 2020 / Jour ??? (on ne compte plus) / Béné
Ça y est dernier jour de mer. La mer s'est calmée, nous sommes toujours au près mais sans l'obstacle des vagues le bateau file à 6/7 noeuds alors que nous n'avons que 11 noeuds de vent...
Nous sommes passés cette nuit 60miles au sud de la première ile des Acores, Flores. L'archipel des Açores s'étend sur plus de 500km, et nous avons choisi de nous arrêter sur l'ile de Faial, à Horta, port mythique pour les marins. On vous dira pourquoi quand on l'aura découvert ! Si nous filons en ce moment à 6 noeuds, nous nous apprêtons à voir le vent tomber dans la journee et à finir notre journée au moteur... On va donc ralentir et arriver de nuit ou au petit matin... Découvrir les Açores de nuit me semble ridicule, entendre les enfants exulter en hurlant "terre, terre" et découvrir progressivement les iles somptueuses faisait partie du programme de ma transat... J'ai déjà prévenu les enfants qu'il fallait qu'ils se couchent tôt pour qu'on les réveille si on arrive à l'aube. Et si on arrivait à accélérer suffisamment pour arriver au crépuscule ?
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