Depuis le début de notre séjour en Galice nous croisons un peu partout des chemins de Saint Jacques de Compostelle : le Camino Inglese, le Camino Francese, le Camino Finistere et un peu partout des pèlerins avec leur sac orné de la célèbre coquille. C’était donc à notre tour d’aller à Saint-Jacques. Certains font le chemin à pied, d’autres à vélo, nous choisissons le train express du matin entre Vilagarcia et Santiago qui nous dépose à 1 km du parvis de la cathédrale. L’effort est limité.
Praza do Obradoiro, point d'arrivée des chemins de Saint Jacques
La ville de Santiago est une magnifique ville moyenageuse qui fût à cette époque l’un des 3 lieux les plus importants de la chrétienté avec Jérusalem et Rome, avant de tomber dans l’oubli jusqu’au XXème siècle.
Nous commençons par visiter la cathédrale dont l’édifice initial date du XIIème siècle qui a ensuite été transformé, agrandi et embelli jusqu’au XVIIème. Nous ne pourrons pas tout admirer car en prévision de 2020, considérée comme une année sainte à Santiago, la cathédrale est en réfection totale. Ici cela signifie que tout l’intérieur est bâché, que plus aucune messe n’est célébrée, et que seul le reliquaire de l’apôtre est accessible. Il se situe dans une jolie crypte sous un choeur de style baroque. Le « clou du spectacle », que nous ne verrons pas, est parait-il l’encensoir géant (appelé Butafumerio) qui pèse 100 kilos, monte à près de 80 degrés et atteint à 62 km/h ! En comparaison avec leur expérience d’enfants de chœur, Baptiste et Calixte sont très impressionnés !
Nous assistons ensuite à la messe des pèlerins dans une église proche. Avant le début de la messe, tous les pèlerins arrivés à Santiago depuis la veille à midi sont nommés. La messe est célébrée en espagnol avec des chants en latin et des prières ou lectures dans certaines des langues de pèlerins présents (allemand, portugais…). Ces pèlerins de tous les pays, de tous les âges et de toutes spiritualités, donnent une ferveur toute particulière à cette messe. Magie de l’Eglise universelle.
On retrouve un peu de cette ambiance sur le parvis de la cathédrale, lieu d’arrivée des chemins. Certains pèlerins arrivent à pieds, d’autres à vélo, seul, en couple, en groupe, avec un comité d’accueil, en chantant, en tombant par terre, en s’embrassant. Sans rien connaitre de leur histoire (sont-ils partis il y a 1 jour, 6 mois ? de quel pays viennent-ils ? pour quelle motivation ?...), on ressent que c’est un instant important pour tous ces gens et nous sommes très émus, simplement en les observant. C’est un peu fascinant et toute la famille passe quelques dizaines de minutes à observer ce spectacle sans fin des arrivées. On pourrait y passer la journée.
Au lieu de cela, la journée se termine pour nous par une visite du très beau musée de la cathédrale, où nous admirons, entre autre, de magnifiques objets de culte qui ont beaucoup plu aux enfants. De la terrasse on a une vue magnifique sur les toits de Santiago, les ruelles et les églises omniprésentes.
Finalement, la ville que je pensais très, voire trop « touristique », m’a très agréablement surpris par l’émotion qui s’en dégage. Cela donne très envie d’y revenir, par le chemin...
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