top of page

10. Notre escale au Maroc

Photo du rédacteur: BénédicteBénédicte

Dernière mise à jour : 8 avr. 2020



Notre escale au Maroc fut plus courte que prévue, elle fut si intense qu’elle nous invite à y revenir différemment !


Nous avions prévu de nous y arrêter pour sortir un peu du circuit classique « Madères-Canaries » et faire découvrir aux enfants l’Afrique du Nord. La plaisance n’est pas très répandue en Afrique, et la première difficulté a été de choisir un port qui serait accessible par tout temps*, et à portée de Casablanca où nous souhaitions rencontrer un grand-oncle de Bénédicte, prêtre auprès des marins de cargos en escale.


Le port de Mohammedia nous ayant confirmé qu’il pouvait nous accueillir, nous arrivons mercredi 2 octobre au large du Maroc après une navigation de 3 jours depuis Lisbonne.

C’est un port de commerce servant de point de ravitaillement en pétrole des cargos et pétroliers du coin… Nous découvrons 3 pontons pour la plaisance, garnis de gros yachts de pêche sportive.




Notre arrivée ne passe pas inaperçue ! Un voilier avec 4 enfants à bord arborant un énorme drapeau français !

Très rapidement un homme vient nous aider et nous souhaitant bienvenue, nous indique de rester sur notre bateau car la police va venir…

Et oui, nous avons quitté Schengen, nous devons nous soumettre aux formalités des douanes !

Nous accueillerons tour à tour à bord un douanier en uniforme, un policier (de l’immigration) et un gendarme (maritime) qui chacun leur tour devront recopier le numéro d’immatriculation du bateau, le numéro d’assurance, les numéros de passeport de chacun, le tonnage, les dimensions du bateau, etc. sur leurs formulaires. Entre deux questions, nous arrivons à échanger avec eux, curieux de notre projet, étonnés que nos enfants aient le droit de quitter l’école !

Le port est dans une zone sous douane, nous devons marcher 500m pour sortir et montrer patte blanche avant de nous retrouver dans une rue déserte, bordée d’entrepôts abandonnés et d’anciennes conserveries, à quelques pâtés de maison du centre ville.



Tout semble abandonné, il n’y a aucun piéton ; nous sommes éblouis par la blancheur des murs et nous marchons sur des trottoirs recouverts de sable.

Les palmiers ("les palmiers !!!!! Maman ce sont mes premiers palmiers !!!") sont couverts d’oiseaux blancs, les pic-bœufs, ça change des goélands !

Les enfants s'émerveillent de tout, ils sont en Afrique, ils sont au Maroc, l'Aventure a commencé !




500m après la sortie du port de commerce, après avoir longé les murs du port de pêche, nous avons accès au Yacht Club de Mohammedia, à son jardin luxuriant et à sa piscine paradisiaque ! Le contraste de couleurs est saisissant ! Surtout utilisée par les expatriés et la population aisée de la ville, nous n’y croiserons pas grand’monde puisque nous irons y faire un plouf après l’école sur le bateau, de 16h à 18h, heure où il fait déjà frais pour les marocains à cette époque de l’année ! Mais pas assez pour nous décourager de plonger dans l’eau turquoise... Nous mesurons notre chance de pouvoir dire aux enfants "On ira à la piscine quand tu auras fini tes maths" ! Et quelle piscine ! Concours de plongeon, de saltos, Théophile saute dans les bras de ses frères et fait de rapides progrès...



Nous nous promenons le long de la plage de Mohammedia, puis dans le centre très chic. On est assez loin de la frénésie touristique de Marrakech que nous avions visité il y a quelques année. C’est assez curieux de voir autant d’hôtels et de restaurants de luxe, de longer des palissades qui cachaient des chantiers abandonnés mais qui font de la pub pour gagner une Fiat 500 en achetant un appartement dans une résidence méga luxe...


Surprise !


Vendredi 4 octobre dans la matinée, alors que l’école touche à sa fin, je profite de quelques minutes pour me connecter au réseau du port et télécharger des podcasts qui m’accompagneront pendant les quarts de nuit. Pour capter le wifi sur le bateau, il faut mettre mon téléphone à l’extérieur, en équilibre sur les taquets.

Je partage sur facebook notre découverte du Maroc et de Mohammedia, pendant que Baptiste et Calixte finissent leur grammaire… En récupérant mon téléphone 10 minutes plus tard, je vois un message « Mais vous êtes chez nous !! »

Violaine vit au Maroc depuis 16 ans, mariée à Malek depuis 13 ans et a 3 enfants ! Je l’ai connue adolescente au Chemin Neuf, elle est venue vivre à Lille pour faire l’ICAM, et nous nous sommes peu croisées depuis… Je l’imaginais à Rabat, et je découvre qu’elle travaille à Mohammedia et que ses enfants sont à l’école ici ! Ses 2 plus jeunes n’ont pas école le vendredi après-midi, nous nous retrouvons donc au Yacht Club, l’excitation de la surprise se mélangeant à la joie de se revoir après tant d’années et au bonheur pour les enfants de sauter dans l’eau avec d’autres enfants…


Avec Violaine, nous découvrons le Maroc : nous commandons un couscous pour 8 et apprenons à le manger à la marocaine, nous prendrons le taxi puis le train pour aller chez eux, à Bouznika, en nous mélangeant aux marocains qui rentrent du travail puis en traversant un quartier de ferronnerie où les ateliers sont … sur la chaussée ! Nous sommes accueillis chez eux pour la soirée et déguster des tajines, les enfants ne savent pas où donner de la tête entre skate Park, circuit de bosses pour vélo, piscine…

Après une nuit dans un vrai lit qui ne bouge pas, les enfants ont rechargé les batteries pour faire du vélo, sauter dans la piscine…. Et plonger dans la marina depuis 5m de hauteur ! Même Joseph arrivera à sauter de 4m !

Mais la météo nous annonce que la navigation vers les Canaries serait plus tranquille si nous partions dès ce dimanche… Nous avions prévu de partir mardi ou mercredi ! Déjà il faut penser au départ, nous quittons nos amis à regret, en promettant de revenir découvrir avec eux l'arrière pays, et de passer plus de temps ensemble…




Nous filons donc rapidement reprendre un train pour Casablanca, et débarquons dans la grande ville, assaillis par de nombreux taxis qui nous proposent leurs services. A 6, nous avons le choix entre prendre deux petits taxis rouges, qui ont un compteur mais n’acceptent que 3 personnes, ou un taxi blanc, qui n’a pas de compteur… et transportent les touristes ! On se méfie, on marchande, finalement on se sépare en deux groupes en espérant se retrouver au même endroit !


Après avoir déjeuné de délicieux tajines dans un café glacier local (nous sommes entourés d’hommes assis face à la télé qui diffuse des matchs de foot du championnat anglais puis allemand, les chaises sont orientées vers les écrans, comme sur les trottoirs parisiens où elles sont orientées vers la chaussée !), nous visitons la grandiose, somptueuse, gigantesque mosquée Hassan II !



Tout est fait pour impressionner dans ce bâtiment posé au bord de l’eau, avec son minaret de 200m de haut ! La visite est guidée et permet aux enfants de se familiariser avec l’islam et l’art marocain. Le guide égrène les records de construction, nombre d’artisans, d’architectes, quantité de matière… mais également le souci du Roi de faire de ce lieu un lieu de dialogue entre les religions avec des « clins d’œil » au christianisme (Coquille de Saint Jacques), au judaïsme et à l’hindouisme.


Nous sommes touchés par la beauté du lieu et par la démesure des proportions !







Nous retrouvons ensuite Arnaud de Boissieu, ("le cousin de Mamie !") pour une après-midi ensemble, à visiter le musée de la mosquée et admirer l'art marocain, prendre un verre dans un ancien fort portugais et traverser l’ancienne médina.




La rencontre fût brève mais nous avons pu entrevoir une vie assez extraordinaire, au service des enfants en Tanzanie puis auprès des marins des navires de commerce à Fos et à Casa.

Son livre (Marins, Lettres de Mer Paroles de Terre, Marine Editions) nous a beaucoup plu et nous vous en recommandons sa lecture si vous avez envie de découvrir de l’intérieur la vie des marins des navires de commerce, ces hommes qui passent leur vie sur les mers du globe pour nous approvisionner en colis amazon, pétrole ou vêtements made in India.



Le lendemain, jour de notre départ, nous allons à la messe à Mohammedia. Nous nous attendons à avoir une messe très française, avec des expats essentiellement. Pas du tout ! Le Maroc attire des étudiants de toute l’Afrique, et la paroisse s’apprête à baptiser le fils d’un couple d’africains. La chorale est africaine, se balançant en rythme au son des djembés et claviers, le prêtre, français, est heureux de ce moment communautaire partagé, et associe les religieuses de différents communautés présentes à Mohammedia ; c’est une grande joie pour nous d’assister à cette fête !


Après quelques courses, un repas rapide et les dernières formalités, nous appareillons à 17h pour les Canaries…



Toujours impressionnés par la taille de ces pétroliers !


NDLR : à l'heure où nous publions ce post, le téléphone de Béné git à 47m de fond devant Fuerteventura... Toutes les photos du mois d'octobre ont disparu... Seules celles déjà partagées ont pu être récupérées...


*les ports marocains de la côte ouest sont parallèles à la houle de l’Atlantique, et par forte houle, les vagues constituent un barrage dangereux, comme une marche, infranchissable sans casse ! Le port de Rabat par exemple ferme quand la houle est de plus de 2m. Dans ces cas-là on ne peut pas rentrer… mais on ne peut pas sortir non plus !

115 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

Les dauphins du matin - 14 avril

La semaine dernière nous avons vécu une rencontre incroyable ! Cela faisait 2 jours que 3 dauphins venaient rendre visite aux bateaux du...

1 Comment


Les ia orana
Oct 28, 2019

Génial! en plus tu viens de me donner des idées de cadeaux de Noel avec le livre ;)

Like

©2018 by spica. Proudly created with Wix.com

bottom of page