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13. Traversée Fuerteventura – Dakar

jeromehemar

Dernière mise à jour : 8 avr. 2020

Après une semaine de vacances et la visite de ma filleule, c'est le branle-bas de combat (« souquez les artemuses ! ») pour nous préparer à appareiller pour notre prochaine destination, Dakar. Cette nouvelle escale est située presque 900 milles au sud, atteinte en contournant le Sahara Occidental et la Mauritanie, quasiment sans escale possible en route. En quittant les Canaries, nous quittons aussi l’Europe avec son avitaillement facile, nous refaisons donc les pleins avant de partir. Une fois les courses livrées à bord, nous avons de quoi manger pour près de 45 jours. A raison de 3 repas par jour pour 6 personnes, je vous laisse calculer le nombre de portions, mais ça fait du volume ! La météo décide du moment de notre départ. Celle-ci annonce un vent d'une vingtaine de nœuds au début avec des rafales à 30 puis une légère baisse du vent, mais il y a une zone un peu plus ventée sur la route directe. Pour contourner cette zone plus ventée, nous avons 2 options, une « ouest » partant vers Gran Canaria puis piquant au sud ou une option « est », visant les côtes du Sahara puis longeant la côte à quelques dizaines de milles. La prévision de hauteur des vagues, primordiale pour le confort, étant meilleure à l'est, nous choisissons de nous rapprocher de l'Afrique. Temps estimé par le logiciel de navigation, 6 jours 10 heures. Comme souvent, le vent annoncé en rafales est en fait le vent ressenti et nous aurons jusqu'à 35 nœuds en rafales la première nuit. Un peu musclé pour une mise en route, mais le reste du trajet jusque Dakar se fera avec du vent portant plus maniable autour de 20 à 25 nœuds agrémentée d'une houle parfois un peu anarchique. Elle n’empêche pas les enfants de dormir mais les parents, eux, ont parfois un peu de mal à trouver le sommeil…

Les journées sont rythmées par les quarts pendant lesquels une personne est spécifiquement responsable de veiller que nous n'abordons pas un autre bateau et que Spica navigue correctement. Rien de très compliqué mais il faut être consciencieux et assurer cette veille 24h/24. Nous avons fait l'expérience de cette nécessaire rigueur au large du Sahara Occidental, alors que l'équipage était sur le pont en milieu d'après-midi en train de jouer au Triomino, nous avons failli entrer en collision avec un bateau de pêche local. Pas équipé d'AIS, système électronique qui permet de « voir » les bateaux équipés de ce système sur notre écran de navigation avant de les voir à l'horizon, mouillé à un endroit improbable (à 50 km des côtes par 100 m de fond), il était exactement dans le soleil et dans l'axe de notre bateau (donc masqué par les voiles, le roof…). Nous ne l'avons évité au dernier moment que grâce à ses coups de sirène. Les marins avaient l'air hilare et nous filmaient avec leur téléphone. A 20 mètres près, ils faisaient 1 000 000 de vues sur YouTube !

Nos quarts, donc, commencent après le diner vers 19h30 avec celui de Calixte qui dure jusque 21h, assisté de Papa. Puis Baptiste prend le relais jusque minuit, suivi de Papa jusque 3h, relayé par Maman jusque 6h30/7h et enfin Papa qui assure le début de la journée. Le reste de la journée, chacun prend son tour en fonction de ses dispos et de ses envies. A la tombée du jour, nous adaptons les voiles pour la nuit et on repart pour un nouveau cycle. Le fait que Calixte et Baptiste assurent un quart nous soulage beaucoup et nous économise de la fatigue. Le reste de la journée est occupée par les repas, les siestes pour se remettre des nuits hachées et les jeux en famille. Nous avons appris à Baptiste et Calixte à jouer à la belote et ils en sont accrocs. Si le temps le permet, l’après-midi, nous essayons de faire école (sans écriture, de l’histoire géo, ou de la physique par exemple) nous l’avons assez peu fait sur cette traversée. Le coucher du soleil qui coïncide avec la fin du diner est l’occasion de passer un moment tous ensemble à découvrir de nouvelles constellations dans le ciel sans lune ou à chanter. Pendant tout la traversée, nous avons eu de la chance d'admirer des dauphins dont on ne se lasse pas, 3 baleines (ou cachalots ?) dont 2 fois à quelques mètres seulement du bateau, des poissons volants par centaines et ce que nous avons estimé être des poissons lunes. Nous découvrons que les poissons volants ne font pas que des petits bonds hors de l'eau mais qu'ils volent sur plusieurs dizaines de mètres au dessus de l'eau. Quand ils croisent des dauphins, le vol s'élève pour fuir leurs prédateurs. Côté pilotage, il reste quelques progrès à faire, car nous en retrouvons régulièrement échoués sur le pont du bateau… Dommage que ça ne se mange pas.

Ces traversées sont l’occasion de vivre des moments de vie familiale uniques avec près d'une semaine entière passée entre nous, nous attendons cependant l'arrivée avec une impatience grandissante au fur et à mesure que la destination s'approche. D'ici quelques heures nous arrivons en Afrique subsaharienne NB : notre tableau de pêche est toujours bloqué, la météo nous ayant peu donné l'envie de mettre la ligne à l'eau. Pendant les quelques heures où nous l'avons mise, nous n'avons réussi à pêcher qu'un oiseau ! NB2 : article écrit quelques heures avant l'arrivée

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