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Nous quittons ce soir la Galice pour aller à Porto.
Nous aurons donc passé presque 4 semaines en Galice, depuis notre arrivée en Espagne ; nous ne nous attendions pas à y passer autant de temps !
Depuis le 20 août, nous découvrons cette région maritime en longeant les côtes à la voile et en nous aventurant au fond des rias pour mouiller ou nous abriter.
Entre les falaises des côtes abruptes de la Côte de la Mort (Costa de la Muerte !), il faut savoir deviner des ouvertures invisibles aux yeux des touristes que nous sommes... Des bras de mer s’avancent dans des petites vallées bordées de forêts d’eucalyptus, de chênes verts et de pins.
Ces rias forment des abris pour de nombreux petits villages de pêcheurs, avec quelques touristes espagnols et très peu d'étrangers. Ces ports sont également l'accès à la mer le plus proche pour les étudiants de Santiago (Saint Jacques de Compostelle), capitale de la Galice.
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Nous avons le sentiment d'être plongés dans une Espagne authentique, nous observons la vie des galiciens, qui nous semblent très réservés mais toujours prêts à nous rendre service avec le sourire ! Toujours incapables de tenir une conversation en espagnol, nous baragouinons difficilement avec les serveurs, marchands, mécaniciens, personnels des ports... ils sont très patients et à leur tour jargonnent en anglais, français ou en "Google Translate" pour les plus jeunes...
En même temps nous ne sommes pas complètement perdus car la Galice est celte, et nous retrouvons des airs de Bretagne :
- les côtes de granit,
- le défilé d'un bagad avec biniou,
- la lande de bruyère, d’ajoncs et de fougères,
- les goélands argentés,
- les châtaigniers,
- l’eau glaciale (17°C !),
- les calvaires recouverts de lichens jaunes,
- les triskell...
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En mer, quelques phares nous donnent des repères, mais sinon nous sommes bien heureux d’avoir des cartes et un GPS car les rochers ne sont pas du tout signalés, contrairement à ce que nous connaissons en France !
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Les dauphins accompagnent régulièrement nos navigations, par bancs entiers (nous en avons croisé une centaine remonter vers le nord), par douzaines, ou par binômes ; grands dauphins ou marsouins...
Plus nous avançons vers le sud, plus les côtes se font douces et laissent quelques plages égayer ces abords sauvages. Dans les rias, nous avons le choix entre de nombreux villages typiquement galiciens ou des mouillages abrités.
Nous découvrons enfin Saint Jacques de Compostelle, puis Baiona, qui nous a émerveillée ! Deux articles à suivre sur ces deux villes qui valent le voyage (certainement ***** au Guide Vert ! )
Nous reviendrons avec plaisir, par la mer ou par «el Camino », dans cette région qui ne nous a pas encore dévoilé tous ses mystères... nous avons tenté d’en éclaircir certains.
Mystère numéro 1 : la pêche infructueuse
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La pêche est clairement l'occupation principale des Espagnols ! Entre les pêcheurs de métier et les amateurs, elle semble néanmoins réservée aux locaux puisque malgré nos essais nombreux, nous n'avons pas encore réussi à attraper le plus petit poisson...
La pêche en mer est réservée aux hommes. A tous âges, ils partent tôt le matin ou en fin de journée et se font secouer dans les vagues à la sortie des rias dans des petites barques colorées assez basses sur l’eau, qui semblent minuscules au pied des falaises.
Au port, en revanche tout le monde pêche : les dames élégantes sur leurs "pliants", les ados, les petites filles allongées sur le ventre... sur tous les pontons ou sur toutes les digues, sous les panneaux Prohibido Pescar.
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Mystère numéro deux : les coups de canon
Nous avons été intrigués à plusieurs reprises, dès notre arrivée, par des coups de tonnerre, ou de canon, que nous entendions d’abord à Viveiro, puis à Cedeira, enfin à Muros, sans en connaître l’origine. Chacun avait son hypothèse : c’est la guerre (Joseph et Théophile), le tonnerre, une carrière de pierres, un feu d’artifice (mais à 11h du matin c’était quand même bizarre…), un moyen d’éloigner les oiseaux, une technique de pêche, une façon d’entretenir les forêts…
Finalement nous avons pensé à demander à l’office de tourisme de Muros l’origine de ces bruits, et la petite dame rondelette m’a répondu, gênée : « c’est la fête.. A 2km d’ici, c’est la San Ramon »
Et bien, pour la saint Jambon (comme dirait Baptiste) et pour toutes les autres fêtes locales, en Galice, ils font péter des pétards qui font vibrer toute la ville, dès 8h30 du matin ! Lors de notre visite à St Jacques dimanche dernier, nous avons encore entendu ces coups de canon impressionnants sans en connaître l'origine !
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